Je voyage au Japon depuis près de 20 ans. A l’occasion de ma première visite, motivée par la commercialisation de produits d’exception des terroirs français, je décidais d’aller à la découverte de plusieurs marchés locaux tels que Tsukiji, marché des produits de la mer à Tokyo et sa fameuse criée au thon, ainsi que le marché aux fruits et légumes mitoyen, les marchés de primeurs sur Osaka et Nagoya ou encore Kôchi…et le surprenant marché Nishiki Ichiba de Kyoto.
A la découverte de Nishiki Ichiba
Ce marché contemple la vie rythmée des Kyotoites à la recherche de l’excellence depuis 1615. Marché couvert, il s’étend sur près de 400 mètres, dans une rue couverte : « Nishiki-Dôri ». La ruelle est étroite (6 ou 7 mètres) et accueille plus de 120 commerces.
L’ambiance y est très particulière. Les commerçants sont très animés, vont à la rencontre du chaland invitant à découvrir multitudes de produits issus de l’artisanat, de la pêche et de l’agriculture locale. En arpentant les échoppes, vous croiserez des touristes du monde entier mais aussi du reste du Japon. Vous côtoierez aussi les locaux, les femmes en kimono traditionnel, les élèves des collèges avoisinant à la recherche d’une gourmandise à grignoter.
Quels produits trouve-t-on à Nishiki Ichiba ?
Les boutiques dédiées aux produits de la mer sont très nombreuses. Le poisson et les crustacés sont frais, mis en valeur, parfois dressés sur des assiettes prêtes à consommer : fugu, chinchard, maquereau, loches, huîtres, bacon de baleine, crabes, petits poulpes présentés façon pomme d’amour, coquillage sazae… Tout pour le plaisir des yeux et de la bouche. Mais attention, on ne touche pas, on demande et avec un peu de chance, il est possible de déguster pour juger de la qualité.
Vous trouverez aussi des algues sauvages de l’ensemble des côtes japonaises, fraîches ou séchées, profusion de légumes et champignons sylvestres, agrumes, plantes et herbes aromatiques, thés verts et thés torréfiés, épices, condiments, crackers, pâtisseries, tsukudani de folie (algues confites), môchis et autres pâtisseries typiques, volailles de production locale, huiles alimentaires, alcools (sakés, umeshu, shochu, vins et autres spiritueux), une sélection impressionnante de tsukemono (légumes et racines marinés) présentés dans leur paquet de bois de cèdre…
Mais également, selon les saisons, des fraises de taille impressionnante, toutes identiques, rangées à la perfection dans un coffret tellement beau que vous ne savez pas si vous devez les déguster ou les garder. (J’ai dépensé parfois jusqu’à 20 000 yens, plus de 150 €, juste pour comprendre le prix pratiqué. Le fruit est parfait sous toutes ses formes mais le prix est élevé. Mais c’est Kyoto, ses fraises spéciales, le produit qui s’offre… Et ceci fait partie de la culture à découvrir).
Fraises Ichigo pour fortunés ou cadeaux attentionnés
En automne, une échoppe grille les marrons et les effluves viennent vous caresser les narines vous imposant un arrêt achat et dégustation. Les marrons ont une taille démesurée (près de 2 fois nos gros marrons) et sont excellents. D’autres petits ateliers proposent crackers, petites brochettes, confiserie de soja, môchis nappés de sésame noir ou de kinako (soja torréfié), fritures, tofu…
Vous pouvez aussi vous restaurer dans de petits restaurants : soupes, ramen, udon, riz. Les cuisines sont animées par de petites dames souvent âgées et les lieux respirent la bonne cuisine de grand-maman.